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Le Monde.fr | 06.11.2013 à 20h20 • Mis à jour le 06.11.2013 à 20h56 | Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen)

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Les services de police européens promettent de renforcer leurs efforts dans la lutte contre la pédopornographie après les révélations de la branche néerlandaise de Terre des hommes.

L'ONG avait indiqué, lundi 4 novembre, avoir piégé quelque 20 000 "prédateurs" grâce à Sweetie, une fillette philippine de 10 ans créée virtuellement sur Internet et offrant prétendument de se livrer, contre de l'argent, à des actes sexuels devant une webcam.

Des hommes issus de 71 pays, de tout âge et de toute profession, se présentant parfois comme des pères de famille, se sont manifestés pendant dix semaines et sont tombés dans le piège. Un millier d'entre eux ont été facilement identifiés, avec adresse, numéro de téléphone, voire photos. Terre des hommes a promis de transmettre leurs coordonnées à Interpol et a posté sur YouTube un documentaire sur son enquête.

A ce stade, les autorités nationales refusent généralement d'indiquer si les individus en question seront poursuivis. Les plus nombreux : des Américains (254), des Britanniques (110) et des Indiens (103). Au cours des dernières années, six dossiers de ce type seulement ont abouti dans le monde alors que le phénomène de la pédopornographie sur le Web s'amplifie.

Interpol et Europol, l'office européen de coordination policière établi à La Haye, confirment qu'ils prennent cette évolution au sérieux. Ils ont créé des groupes de travail spéciaux et estiment que le Web a grandement facilité l'approche d'enfants, souvent issus de pays défavorisés, par des pédophiles. "L'ère digitale a exacerbé le problème et créé plus de vulnérabilité pour les enfants", expliquait récemment Youri Fedotov, directeur exécutif de l'office des Nations unies contre la drogue et le crime. L'ONU estimait, dès 2009, que 750 000 personnes dans le monde consultent simultanément des sites pédopornographiques.

"DARK SITES"

Avec son stratagème, Terre des hommes, qui défend la cause des enfants exploités, voulait démontrer l'ampleur de ce qu'elle appelle "le tourisme sexuel par webcam". Elle entendait aussi prouver qu'il est relativement facile d'identifier ceux qui fréquentent de tels sites. L'ONG en appelle à une action vigoureuse des autorités judiciaires et politiques.

Une source policière européenne, qui veut rester anonyme, dit comprendre l'action de Terre des hommes. Mais ce responsable déplore toutefois que l'ONG n'ait pas alerté la police avant d'informer l'opinion publique : "Aujourd'hui, beaucoup de ces prédateurs vont se montrer beaucoup plus prudents et se replier sur des 'dark sites', ou sites fermés, sur lesquels il sera plus difficile de les identifier."

Les spécialistes conseillent en tout cas aux parents dont les enfants seraient approchés par des personnes suspectes sur des réseaux sociaux d'effectuer une capture d'écran et d'alerter la police. Dans certaines enquêtes, ce type d'information s'est avéré utile pour confondre des abuseurs.

Tag(s) : #international
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