Côte d’Ivoire Un géant africain de l’industrie agro-alimentaire

Avec un taux de croissance estimé à 9,8% en 2012, la Côte d’Ivoire a fini de retrouver un leadership ouest–africain, notamment grâce à un secteur agro-alimentaire ayant réussi le tour de force d’avoir réalisé plus de 4000 milliards de f CFA de chiffre d’affaires, lors du tout dernier exercice.

Le fameux miracle ivoirien a toujours reposé sur un secteur agro-alimentaire dynamique, porteur, diversifié et qui pourvoit à ce jour 30 000 emplois directs, selon les dernières statistiques de la chambre de commerce d’Abidjan. Quelque 700 entreprises composent ce tissu agro-alimentaire, dominé par l’industrie meunière, la transformation, du café, du cacao, des fruits, des oléagineux, de la volaille, du sucre, des produits de la mer, etc. S‘agissant notamment des oléagineux, depuis le retrait en 2009 du géant européen Unilever, le Groupe Sifca joue les premiers rôles et a pratiquement récupéré la production nationale et régionale d’huiles alimentaires. Sifca s’affirme d’ailleurs comme le premier employeur privé du pays avec un chiffre d’affaires annuel de près de 500 milliards de f CFA. D’autre part, la filière thonière est la quatrième richesse du pays, avec plus de 150 milliards de f CFA de chiffre d’affaires. Le célèbre groupe suisse Barry Callebaut occupe le leadership de la transformation du cacao au moment où l’autre géant suisse Nestlé continue de dominer depuis des décennies la transformation de cerises de robusta en café soluble. Malgré la forte concurrence des produits venus d’Occident ou des pays du Sud-Est asiatique, la Côte-d’Ivoire s’impose sur le marché ouestafricain avec des débouchés dans les pays de l’espace Uemoa et au-delà, de l’espace Cedeao. Aujourd’hui, l’ambition est affirmée et repose sur les opportunités qu’offre la possibilité d’exporter en franchise de droits de douane. Ce leadership économique retrouvé de l’éléphant ivoirien est aussi porté par une classe d’hommes d’affaires avisés qui font la promotion du pays en vantant notamment les mesures fortes liées à la baisse de la fiscalité ou au nouveau code (assez attractif) des investissements. C’est d’ailleurs dans ce cadre que le Président Alassane Dramane Ouattara a récemment nommé Jean Louis Billon (une des icônes du patronat ivoirien) au poste stratégique de ministre du commerce, de l’artisanat et de la promotion des Pme. Le désormais ex Président de la Sifca apporte ainsi une certaine fraîcheur à la politique économique du pays en insistant, entre autres, sur de nouveaux paradigmes comme la promotion de l’auto-emploi. Ce qui participe grandement à la confiance retrouvée par la Côte-d’Ivoire, auprès des bailleurs de fonds.

Mohamed Ndiaye