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Des combattants de l'Armée syrienne libre équipés de masques à gaz, dans la région d'Alep, le 4 septembre dernier.
Des combattants de l'Armée syrienne libre équipés de masques à gaz, dans la région d'Alep, le 4 septembre dernier.
REUTERS/Ammar Abdullah

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a proposé ce lundi au régime de Bachar el-Assad de placer son arsenal chimique sous contrôle international. Une proposition « accueillie favorablement » par le ministre syrien des Affaires étrangères en visite à Moscou. David Cameron, Premier ministre britannique, y voit « un grand pas », s'« il ne s’agit pas d’une manœuvre de diversion ». A Washington, c'est pour l'instant le scepticisme qui domine.

Face à la menace croissante d'une action militaire contre Damas, la Russie cherche par tous les moyens à éviter ce scénario. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a convoqué en urgence une conférence de presse, ce lundi 9 septembre, pour faire une courte déclaration et exhorter le régime syrien à placer son arsenal chimique sous contrôle international.

Mise sous contrôle et destruction de l'arsenal chimique

« Nous ne savons pas si on sera d’accord avec ça en Syrie, mais si la mise en place d’un contrôle international sur les armes chimiques dans ce pays permet d’éviter les frappes, nous nous mettons immédiatement au travail avec Damas et appelons les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leurs stocks d'armes chimiques, mais aussi à les détruire ensuite et à rejoindre pleinement l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques », a déclaré Sergueï Lavrov lors de cette allocution devant la presse. « Nous avons déjà transmis notre proposition au ministre (syrien, ndlr) des Affaires étrangères, Walid Mouallem, qui se trouve à Moscou, et nous espérons une réponse rapide et positive », a-t-il précisé.

« Accueil favorable » de Damas, après les menaces de Bachar el-Assad

De fait, la réponse du ministre syrien des Affaires étrangères ne s’est pas fait attendre. « Je déclare que la République arabe syrienne accueille favorablement l'initiative russe, motivée par l'inquiétude des dirigeants syriens à l'égard de la vie de nos citoyens et la sécurité de notre pays, et aussi motivée par notre confiance en la sagesse des dirigeants russes, qui tentent d'empêcher une agression américaine contre notre peuple », a déclaré Walid Mouallem.

Cette déclaration intervient alors que Bachar el-Assad, dans un entretien accordé à la chaîne américaine CBS et diffusé quelques heures plus tôt, a mis en garde l'occident sur les conséquences éventuyelles de frappes internationales. « Vous allez payer le prix fort si vous traitez avec les terroristes », a-t-il menacé. « Le danger ne vient pas de mon propre gouvernement, mais des terroristes. C'est une guerre qui va aboutir à soutenir Al Qaeda et les gens qui ont tué des américains le 11 septembre », a déclaré Bachar el-Assad, assurant qu’« en cas d'attaque, c'est sur qu'il y'aura des répercussions sur toute la région. Vous devez vous attendre à tout, en cas d'attaque. Personne ne peux dire ce qui va se passer. »

Cameron salue un « pas en avant » mais craint une « manipulation »

La proposition russe a également été saluée par David Cameron. « Si la Syrie mettait ses armes chimiques hors d'usage, sous supervision internationale, clairement ce serait un grand pas en avant et cela devrait être encouragé », a déclaré le Premier ministre britannique lors d’une intervention devant les parlementaires. Bien qu’il ait qualifié l’initiative russe de « particulièrement bienvenue », il a également mis un bémol, prévenant qu’il fallait s’assurer « qu’il ne s’agit pas d’une manœuvre de diversion ».

Scepticisme à Washington

Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, a déclaré à des journalistes qu’il pourrait – si l’utilisation d’armes chimiques était confirmée par les enquêteurs de l’ONU - proposer la création, en Syrie, de zones supervisées par l’ONU où les armes chimiques du pays pourraient être détruites.

A Washington, c’est le scepticisme qui domine, à quelques heures de l’intervention télévisée du président Barack Obama. « Nous allons devoir examiner attentivement la déclaration russe (...) afin de comprendre exactement ce que les Russes proposent », a déclaré une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. « Clairement, nous sommes profondément sceptiques », a-t-elle ajouté.

Les rebelles syriens qualifient Vladimir Poutine de « menteur »

Salim Idriss, chef des rebelles, interrogé par la chaîne de télévision Al-Jazeera, a quant à lui taxé l’initiative russe de « mensonge ». « Nous appelons à des frappes et nous avertissons la communauté internationale que le régime (de Bachar el-Assad, ndlr) dit des mensonges, et que le menteur Poutine (Vladimir Poutine, président russe, ndlr) est son professeur », a déclaré Salim Idriss, à la suite des déclarations russes.

Bachar el-Assad
 

Président syrien

09/09/2013
par RFI
 
 
Tag(s) : #proche-moyen-extreme orient
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