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Ravi Shankar, surnommé le Mozart du sitar par le violoniste Yehudi Menuhin, avait popularisé la musique classique indienne à l’étranger en grande partie grâce à sa collaboration avec le guitariste des Beatles, George Harrison. Son extraordinaire carrière musicale le mena des rives du Gange sous l’ère coloniale britannique aux festivals de Monterey et Woodstock…

Laurence Aloir, dans Musiques du monde, reviendra, lors d’une émission spéciale, sur la disparition de Ravi Shankar ce samedi 15 à 21h10-23h00 Paris 89Fm et dimanche 16 Afrique 23h10-01h00 TU.

Ravi Shankar était né le 7 avril 1920 dans la ville sacrée de Bénarès d’une famille de brahmanes bengalis, la plus haute caste dans la hiérarchie sociale traditionnelle hindoue. Il débuta très jeune sa carrière d’artiste en intégrant la troupe de danse de son frère aîné, Uday, et en participant aux tournées en Europe mais il revint en Inde à la fin des années 1930 pour étudier le sitar, luth à manche long, avec l’illustre musicien Allaudin Khan.

La marque des sons hypnotiques de Shankar

Shankar avait commencé à attirer l’attention de musiciens étrangers après avoir été présenté au violoniste américain Yehudi Menuhin au début des années 1950. Il entama alors des tournées en Europe et aux Etats-Unis et sortit en 1955 son premier album,Three Ragas. Parmi les grands noms de la musique contemporaine ayant été influencés par son art, figurent les Byrds, dont le titre de 1965 « Eight Miles High » porte la marque des sons hypnotiques de Shankar. La même année, Harrison, qui avait acheté un sitar sur un coup de tête, joue de cet instrument à cordes pincées sur le titre « Norwegian Wood ». Le guitariste rencontra le musicien l’année suivante puis se rendit en Inde, où le maître lui enseigna son art.

« Le musicien indien le plus célèbre de la planète »

Ravi Shankar avait enseigné l’art du sitar au plus jeune membre des Beatles dans les années 60 et il collabora avec lui sur plusieurs projets, comme lors d’un concert de bienfaisance pour le Bangladesh en 1971, afin de venir en aide aux réfugiés lors de la lutte pour l’indépendance du pays. A l'époque, George Harrison l’avait surnommé le « parrain de la World Music ». Au sommet de sa célébrité, à la fin des années 1960, lorsqu’il était l’enfant chéri du mouvement hippie en pleine recherche d’originalité et d’effets exotiques mystérieux, il fut décrit comme « le musicien indien le plus célèbre de la planète ».

Aider le public occidental à mieux comprendre la musique classique indienne

Shankar, qui fut membre du Parlement indien de 1986 à 1992, estimait que sa plus grande réussite était d’aider le public occidental à mieux comprendre la musique classique indienne. Mais selon lui, les Indiens n’approuvaient pas toujours son association avec des stars occidentales et il avouait aussi que sa notoriété le mettait mal à l’aise. « Lorsque j’ai commencé à travailler avec George Harrison, je suis un peu devenu une pop-star moi-même. Partout où j’allais, on me reconnaissait. Je n’aimais pas du tout cela. »

Tag(s) : #Art-Culture
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