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Musique camerounaise
07/12/2012 - 

Apparu dans le paysage du rap africain il y a plus de quinze ans, le trio camerounais Negrissim’ s’est fait le spécialiste du hip hop de la brousse, avec une authenticité culturelle qui contribue à sublimer son identité, comme l’affirme ce troisième album baptiséPlan Bantoo vol 1.

La méthode, d’abord : un album qui colle aux technologies de son époque, conçu en"quadruplex"avec des chansons sous forme de fichiers numériques qui voyagent par Internet entre Stockholm en Suède, Bari en Italie, Paris en France et Douala au Cameroun où se trouvent les trois Negrissim’ et leur deejay. Avec ce que cela implique comme complications éventuelles en termes de connexion au Web, en particulier pour Sadrake sur le continent africain ! Une démarche chronophage, des versions qui évoluent à un tempo plus ralenti que s’ils se trouvaient tous ensemble en studio car il faut chaque fois digérer ce que les partenaires envoient, rebondir, proposer...  

Le contenu, ensuite : depuis qu’ils ont faitNez dans le rythme, leur premier titre en 1995, ils appellent ça du "hip hop de la brousse". La formule, efficace et éloquente, associe l’usage du français et des langues du Cameroun, le son hip hop et les sonorités de leurs cultures africaines, qu’il s’agisse des voix ou des instruments samplés.

Le périple de sept ans qui a mené le groupe de Yaoundé à Dakar a laissé des traces à jamais, et ce nouvel albumPlan Bantoo vol 1l’illustre encore."Cette longue aventure à travers l’Afrique de l’Ouest avec mes compères nous a assez nourrie pour que, où que l’on soit sur la planète, cette forêt équatoriale exubérante vive en nous", confie Sadrake, précisant même que certains sons envoyés de Scandinavie par Evindi évoquaient plus la brousse que ce qu’il faisait de son côté au Cameroun !

Masque
Negrissim'
Bantoo plan vol1
(Negsounds production)
2012

Arriver dans un village à trois heures du matin, au fin fond du Niger,"débarquer chez des vieux musulmans qui ne nous connaissaient pas, qui ouvraient leur case, ne posaient aucune question et nous montraient le chemin pour aller trouver le matelas et dormir" : de ces moments, il reste aussi un optimisme à toute épreuve qui s’exprime notamment ici à traversEncore une fois. 

Eux qui ont été"complètement renversés"par l’albumFear of a Black Planetdes Américains Public Enemy, paru en 1990, scandent à leur tour"Power to the people" surLaLutte, ajoutant"J’ai le devoir de m’instruire car je n’ai pas le droit de mentir". Le propos, pendant 55 minutes, s’efforce de marier le sens avec les sons."J’ai la science des lyrics qui me vient des anciens", expliquent-ils surToute une vie. Du rap à la tradition, le chemin n’est pas si long...

Negrissim'
Negrissim'
Tag(s) : #Art-Culture
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