Etoile montante de la musique malienne, elle est celle dont tout le monde parle dans la communauté. Le 24 décembre, Sira Kouyaté, 25 ans, anime la soirée Noël Mandingue, en clôture du festival Africolor. Portrait.
A 17h30, toute la famille est réunie autour d’un plat de poulet yassa et de frites maison. Il y a Guimba, le frère, joueur de ngoni, des cousins, deux sœurs, les deux enfants de Sira Kouyaté. Les blagues fusent en bambara, taquineries ininterrompues sur le caractère de chacun, et la tablée part en éclats de rires sonores.
Dans le XIXe arrondissement de Paris, la chanteuse Sira Kouyaté, 25 ans, vit comme au Mali. Le 24 décembre, elle anime la soirée Noël Mandingue, en clôture du festival Africolor, avec deux
artistes de sa génération : lerappeur Amkoullel et le percussionniste Boubacar
Dembele.
Quasiment incontournables dans la diaspora malienne d’Ile-de-France, les soirées Noël Mandingue, donnent à entendre depuis vingt-trois ans les voix qui font vibrer le Mali. Sa mère, la
grioteMah Damba, fut l’une des premières à jouer à guichets fermés, au Théâtre Gérard-Philippe
de Saint-Denis. Sira Kouyaté donna elle-même son deuxième concert à 13 ans, sur la scène du même Noël Mandingue, en 1999.
Fille et petite fille de…
Précoce ? Sira Kouyate a de qui tenir. Dans cette région du monde où la généalogie compte, elle peut se réclamer d’une lignée d’artistes reconnus. Elle est issue de deux lignées Kouyaté,
traditionnellement griots. Son grand-père, Djeli Baba Cissoko, fut"l’un des plus grands conteurs du Mali".